- FLAMINE
- FLAMINEFLAMINEPrêtre romain attaché au service d’un dieu déterminé à l’exclusion de tout autre. D’où il ne suit pas que toutes les divinités honorées à Rome aient eu leur flamine: seuls les dieux de la triade primitive, Jupiter, Mars et Quirinus (flamines majeurs), plus douze dieux secondaires, la plupart du temps fort obscurs (flamines mineurs), avaient reçu ce privilège. Sous l’Empire, on créa dans les provinces des flamines attachés au culte impérial.Ce sacerdoce est certainement très archaïque. D’une part, les divinités desservies paraissent appartenir à un panthéon fort ancien: il est notable, par exemple, que les deux grandes déesses associées depuis la fin du \FLAMINE VIe siècle au culte de Jupiter sur le Capitole, Junon et Minerve, n’aient pas de flamine, alors que l’obscure Furina, dont les Romains de l’époque classique ne comprenaient plus la signification, a le sien. D’autre part, le nom masculin flamen constitue une exception en latin qui n’use du suffixe -men que pour former des noms neutres désignant une abstraction. Il se pourrait que ce type de prêtre ait été dit flamen (masculin) parce qu’il représentait une sorte d’incarnation vivante d’une qualité abstraite de la divinité (neutre non attesté flamen ). Ce que nous savons des trois flamines majeurs tendrait à confirmer cette interprétation: ils étaient moins caractérisés par l’obligation d’accomplir des actes cultuels déterminés (offrandes ou prières) que par un ensemble de règles fixant un comportement symbolique. Aucun d’eux n’avait le droit de s’éloigner de Rome, parce qu’ils devaient, pour ainsi dire, assurer à Rome la présence de leurs dieux; le flamine de Jupiter était honoré de la chaise curule, d’un licteur et d’un siège au Sénat, insignes de la souveraineté patronnée par son dieu; mais il lui était interdit de monter à cheval, animal consacré au dieu de la guerre, alors que le flamine de Mars y était autorisé. On peut penser que, pour les trois flamines majeurs au moins, leurs conduites sacrées, définies par un rituel très minutieux, visaient à circonscrire au bénéfice de Rome l’aire personnelle d’action de la divinité qu’ils servaient.À l’époque classique, les flamines étaient nommés par le grand pontife. Mais ce mode de recrutement est sans doute assez tardif car, dans la hiérarchie des fonctions sacerdotales (ordo sacerdotum ), les flamines majeurs sont au-dessus du grand pontife. Nous ignorons malheureusement tout du mode de recrutement primitif; la seule chose apparemment certaine est qu’on était flamine à vie.• 1372; lat. flamen, inis, de flare « souffler (sur le feu sacré) »♦ Antiq. rom. Prêtre attaché au service d'une divinité.⇒FLAMINE, subst. masc.ANTIQ. ROMAINE. Prêtre attaché au culte d'une divinité et appartenant à un collège constitué de quinze membres dont trois attachés respectivement aux cultes de Jupiter, Mars et Quirinus (flamines majeurs) et douze attachés aux cultes d'autres divinités (flamines mineurs). Nul autre que le patricien ne pouvait remplir les fonctions sacerdotales dans la cité; c'était dans la caste sacrée qu'il fallait choisir exclusivement les vestales, les pontifes, les saliens, les flamines, les augures (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 322).Rem. La docum. atteste un emploi p. métaph. au sens de « personne qui fait autorité ». Un des flamines de la critique actuelle promulgue :« Les classiques sont les livres qui ne meurent pas » (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 257). Synon. fam. pontife.Prononc. et Orth. :[flamin]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1360-70 (Baudouin de Sebourc, XXI, 96 ds T.-L.). Empr. au lat. flamen, -inis « flamine ». Fréq. abs. littér. : 14.flamine [flamin] n. m.ÉTYM. 1372; lat. flamen, -inis, de flare « souffler (sur le feu sacré) ».❖♦ Antiq. rom. Prêtre romain attaché au service d'une divinité (par oppos. au pontife). || Flamine de Jupiter, de Mars, de Romulus (flamines majeurs). || Apex surmontant le bonnet des flamines.❖DÉR. Flaminien.
Encyclopédie Universelle. 2012.